3 résumés d’articles

Mov Disord. 2022 Jan 19. doi: 10.1002/mds.28922. Online ahead of print. Air Pollution and the Risk of Parkinson’s Disease: A Review – Hiromi Murata 1, Lisa M Barnhill 1, Jeff M Bronstein 1 – PMID: 35043999 DOI: 10.1002/mds.28922

Des facteurs de risque de développer  la maladie de Parkinson -(MPI) de type environnementaux comme les pesticides dans la maladie de parkinson ont été établi de façon robuste. La pollution de l’air, a été associée à un risque accru de développer la MPI.  La pollution de l’air ambiant ou externe dans les villes (composée de gaz comme le monoxyde de carbone, du dioxyde d’azote,de dioxyde de souffre et de particules fines) a été étudié de façon  hétérogène du fait de la variabilité de l’étude des composants dans l’air mais  les métanalyses récentes suggèrent qu’il existe une association entre l’exposition chronique à une pollution de  l’air et le risque de développer une MPI.

La difficulté d’établir un lien est le délai entre l’exposition et les symptômes de la maladie comme toutes les maladies dégénératives puisque la phase présymptomatique est longue. De façon contre intuitive puisqu’on relie la MPI à l’exposition des pesticides dans les zones rurales, ce qui est vrai dans les zones rurales à forte exposition aux pesticides,il a été démontré que le risque de développer la MPI était aussi associé aux zones urbaines et même plus significativement dans une étude aux Etats Unis.  Mais pour supporter ce lien il faut aussi que ces expositions montrent un lien direct de façon expérimental, in vitro et in vivo. Cette métaanalyse reprend les différents voies possibles avec études pour certaines:

-neurotoxicité des particules d’échappement du diesel sur les neurones dopaminergiques en activant  la microglie voir perte des neurones dopaminergiques avec mouvement anormal chez le zebra fish.

– neuroflammation via inflammation systémique engendrée par l’inflammation du poumon. Une inflammation systémique a été observé chez des patients parkinsoniens (cytokines proinflammatoires)  et pourrait contribuer à une inflammation du cerveau.  Cependant pas de lien robuste in vivo de cette cascade inflammatoire.

– augmentation de la perméabilité de l’instestin trigger possible pour Alpha-synucléine aggrégé peut être par une altération du microbiote, sujet émergent d’interêt  ( avec cependant encore des liens non robustes)

Parkinsonism Relat Disord. 2022 Apr 6;98:16-20. doi: 10.1016/j.parkreldis.2022.03.013. Online ahead of print – Depressive symptoms predict memory decline in Essential Tremor – Jennifer R Miller 1, Silvia Chapman 2, Daniella Iglesias Hernandez 3, Keith Radler 3, Nikki Delgado 3, Edward D Huey 4, Elan D Louis 3, Stephanie Cosentino 5 –PMID: 35421780 DOI: 10.1016/j.parkreldis.2022.03.013

Le tremblement essentiel (ET)  a de multiples facettes maladie notamment avec des symptômes psychiatriques et cognitifs. A été constaté un risque accru d’environ 60 % de démence dans un échantillon de population d’ET. Dans certaines maladies   neurodégénératives comme la Maladie d’ Alzheimer ou la maladie de parkinson, les symptômes dépressifs ont été notés précédant le déclin cognitif. Cette étude prospective longitudinale a évalué les fonctions cognitives complètes à trois intervalles de 18 mois, (fonctions exécutives et de mémoire)  et les symptômes dépressifs en analysant su ceux-ci prédisent le déclin cognitif .

La dépression était évaluée par un questionnaire GDS ( Geriatric Depression Scale) de 30 items). Cette étude sur 125 sujets d’âge moyen 77 ans (45% d’hommes ) sans autre facteur de risque (notamment cardiovasculaire, AVC ) montre que la présence de 5 ou plus symptômes dépressifs au départ prédit un déclin de la mémoire légèrement plus rapide, mais ne prédit pas le taux de déclin cognitif global ou de changement fonctions exécutives. Plusieurs covariables prédisaient également le déclin cognitif, comme le groupe cognitif ( groupe avec scores de mémoire relativement faibles à l’entrée ou  des scores d’attention, visuelles relativement faibles), l’âge et le temps. L’étude essaie aussi de comprendre les mécanismes possibles : est noté que des changements physiologiques et/ou psychosociaux, tels que les troubles du sommeil (insomnie, voir certaines études ont démontré de moins bonnes performances cognitives chez des trembleurs avec les troubles du comportement en sommeil paradoxal sans parkinson) ou le stress, seraient associés à un déclin cognitif subséquent. La neurodégénérescence est un autre mécanisme possible en effet des études suggèrent que l’apparition de symptômes dépressifs chez les personnes âgées pourraient résulter de changements neurodégénératifs  ; de plus les personnes atteintes d’ET présentent une présence disproportionnée de changements cérébraux post-mortem dégénératifs par rapport au cerveau témoin et une incidence accrue de diagnostics de démence.

Mov Disord. 2022 Feb;37(2):432-434. doi: 10.1002/mds.28875. Epub 2021 Dec 1. Functional Movement Disorders During the COVID-19 Pandemic: Back to Charcot’s Era at the Salpêtrière – Manuel Machado 1, Clement Tarrano 2, Francine Mesrati 3, Emmanuel Roze 2, Marie Vidailhet 2, Mickael Aubignat 4 – Affiliations expand PMID: 34786771 DOI: 10.1002/mds.28875

Les différentes mesures restrictives mises en place pour la propagation de la COVID-19 a eu impact sur la société, entraînant une augmentation des niveaux de stress, d’anxiété et de dépression. On sait que ces symptômes psychiques peuvent être un facteur de survenue d’un mouvement anormal fonctionnel ( FMD). L’équipe de l’unité des mouvements anoraux de la Salpétriere a étudié rétrospectivement la cinétique et le nombre de patients admis pour FMD dans leur unité de février 2020 à mai 2021.

39 patients ont présenté des FMD (âge moyen,46,15 ans; 64,1 % de femmes; une avec des antécédents de COVID-19).  Les patients présentaient une combinaison de plusieurs types de troubles du mouvement : attaques d’opisthotonos, mouvements hyperkinétiques intenses, et spasmes de quatre membres. Un total de 53% des patients ont dû cesser de travailler ou ont dû nécessité le soutien d’un aidant en raison de la gravité des symptômes. Des afflux de patients avec FMD nécessitant une hospitalisation ont suivi les vagues d’hospitalisation de patients covidés. Ils ont noté que 9 % de tous les patients hospitalisés pour trouble des mouvements au cours de cette période avaient un FMD contre 4 % observés avant la COVID-19. Certains FMD , comme les crises en opisthotonos, étaient semblables à celles décrit dans l’époque de Charcot  illustré par les dessins de Richer tirés de la « Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière » (1904) .